• Persepolis, de Marjane Satrapi (mardi 28 novembre 2017, 20h30)

    affichePersepolis

    Comme d’habitude, l’entrée coûte 4 euros, 3 pour les membres du COF et vous avez la possibilité d’acheter des cartes de 10 places pour respectivement 30 et 20 euros. L’entrée est gratuite pour les étudiant.e.s invité.e.s.

    Et pour résumer :

    Rendez-vous le mardi 28 novembre 2017, 20h30
    en salle Dussane, au 45 rue d’Ulm
    pour voir et revoir
    Persepolis
    de Marjane Satrapi

    Proposition d’analyse

    A l’aéroport d’Orly, une jeune femme, pensive, hésite à prendre son avion en direction de Téhéran. Petit à petit les souvenirs de sa vie passée remontent à la surface. L’histoire commence.

    Dans l’Iran de la fin des années 1970, la petite et insouciante Marjane Satrapi rêve de changer le monde en se proclamant prophète. Elle tutoie Dieu, mène une vie sans grandes agitations et amuse sa grand-mère. Toutefois, l’insouciance prend vite fin avec la chute du shah en 1979, la révolution islamique et l’arrivée au pouvoir des religieux amenant avec eux interdits, exécutions et emprisonnements.

    Marjane découvre alors, dans ce contexte politique violent et instable, l’histoire de son grand-père, aristocrate et communiste ainsi que de son oncle, Anouche, emprisonné sous le shah et exécuté sous l’ayatollah Khomeyni. Forte de cette mémoire familiale que lui a confiée son oncle avant de mourir, Marjane se veut révolutionnaire dans un pays désormais en guerre contre l’Irak et où la répression se fait de plus en plus forte. Craignant pour la sécurité de leur fille, les parents de Marjane l’envoient alors étudier à Vienne. Là-bas, l’adolescente connaît l’isolement, se heurte au racisme et à l’intolérance, mais apprend également la culture occidentale tout en grandissant et devenant femme.

    Après une brève idylle romantique, Marjane s’effondre, physiquement et spirituellement, décidant de revenir à Téhéran où ses parents s’inquiètent de son état. Cependant, une fois sur place, la jeune femme ne se sent pas particulièrement à l’aise. Elle s’ennuie, déprime, ne se retrouve pas. Finalement, elle choisit de prendre des cours d’art à l’université et, plus tard, rencontre dans une fête son premier mari. Néanmoins, malgré quelques notes positives, elle se heurte au quotidien à l’absurdité des lois qui contrôlent tenue et comportements et à l’obscurantisme ambiant. Après mûre réflexion, suivant le conseil de sa grand-mère et mère, elle quitte mari et pays pour s’installer en France et y commencer une nouvelle vie.

    L’histoire de Marjane – petite fille au caractère bien trempé, quasiment née avec une conscience politique, puis jeune femme rebelle et courageuse exilée à Vienne et déchirée entre les tourments de l’adolescence et le mal du pays – a la saveur des mélodrames et la densité d’une série télévisée. Toutefois, on ne trouve dans le film ni musique larmoyante ni scènes déchirantes, mais plutôt une mélancolie diffuse, omniprésente. Entre rire et émotion, chaque événement prend autant valeur de témoignage que dans un documentaire tout en restant divertissant et parfois bouleversant. Profondément original, universel et humaniste, Persepolis demeure un film à voir et à revoir.